Lorsqu'il se réveilla, il était attaché à une chaise. Il ne voyait pas bien, tout était flou et sombre. Il y avait un scillement dans son oreille gauche, et les muscles de son cou lui faisaient mal. Il ne savait pas qu'est-ce qui se passait. Mais avec la peur montante se propageant dans sa tête et son coeur, le plus qu'il gigotait et se débattait dans sa chaise, ce qu'il su, c'était qu'il devrait partir.
Et vite!
Caleb se concentra, et sentit le picotement des éclairs qui parcouru son dos comme une chaire de poule sur l'échine, et il grogna, tirant sur ses liens, espérant qu'ils brûlent ou explosent. Plus les éclairs grandissaient et plus il pouvait se sentir se déprendre, avec l'adrénaline coulant dans son sang, il hurla, et, d'un coup, les liens explosèrent.
Il tomba à genoux, et se releva, courant à toute vitesse devant ce qu'il pouvait deviner, avec sa vision floue, être une porte.
Allez, allez, cours, va-t'en!!!
Mais dès qu'il la franchi, il tomba devant deux Mages.
Merde! Et ceux du restaurant, en plus!
"Hé, qu'est-ce qu'il fait dehors lui!?"
Il se retourna, essayant de se sauver, mais l'une d'entre eux, la fille, le rattrapa par le bras. Instinctivement, il se retourna, et la frappa en plein nez, ce qui lui fit relâcher son étreinte. Aussitôt, Caleb continua de courir, mais se fit frapper par un jet choquant, et tomba, roulant sur le sol, avant de se relever, titubant et désorienté.
"Zadkiel, reste pas là bon sang, attrape-le!" Cria-t-elle, déséquilibrée.
Caleb se retourna, voyant de ses yeux écarquillés l'autre Mage, ses tatouages et ses iris brillants avec les éclairs parcourant ses bras.
Oh… alors… ces pouvoirs c'était-
Il se fit frapper encore, et encore, et l'autre mage couru vers lui, et, pendant qu'il se traînait à terre, essayant de son mieux de s'enfuir, lui asséna un grand coup de pied dans la mâchoire.
Le choc par la douleur fut immédiat, et il tomba dans les pommes, encore une fois.
Calme… silence
Un froid glacial… suivit par la chaleur...
Qu'est-ce que c'était, déjà..? Le soleil..? il était chaud sur sa peau… non… pas le soleil… c'était… chaud… brûlant… brûlant!
Caleb se réveilla en sursaut, hurlant dès qu'il sentit une douleur aiguë à ses bras, jambes et sa tête.
Des éclairs se manifestèrent autour de lui et il convulsa, secouant sa tête.
Un goût de métal lui remplissait la bouche. Du sang? Oh, la mage avait dû le frapper plus fort qu'il le pensait.
"Oh, regardez, il est réveillé!!" Fit une voix enjouée. "Franchement, vous auriez dû lui enlever ses bras tout à l'heure! Vous avez pas vu comment il s'est sauvé!?"
Caleb releva sa tête lentement, et examina son corps. Ses jambes et son bras avaient étés enlevés, et son cou lui faisait mal.
Les éclaires diminuèrent, disparaissants presque complètement, mais Caleb, lui, ne fut pas aussi docile, et se débattu un peu.
En vain.
Où était-il, en fait? Sa vision était mieux, alors il pourrait examiner la pièce.
Caleb regarda autour de lui nerveusement. À part deux Mages, différents de ceux qui l'avait attaqué, et un autre homme, la pièce était vide. Les murs étaient blancs, lisses, tout comme le plancher.
Caleb, lui-même, était attaché à une chaise, en quelque sorte. Il s'en aperçut lorsqu'il essaya de se lever. Ses bras et ses jambes - enfin, ce qu'il en restait - étaient attachés aux extrémités, et sur sa tête était une sorte de bol, en métal, peut-être, rattaché avec une bande de cuir autour de son front. Il ne pouvait pas vraiment voir grand chose de cet angle.
Devant lui étaient deux nouveaux Mages, un homme et une femme, et… Jezebel Hyde.
Jezebel Hyde. Un homme reconnu pour avoir à lui seul fait chavirer l'économie de la république québécoise, après sa victoire aux élections. C'était un rat, un serpent. Il ne vivait que pour lui-même, utilisant les taxes de ses sujets pour financer ses projets secrets.
"Ça va, choupinet? Pas trop mal, j'espère?" Continua-t-il, avec un grand sourire sur son visage maigre et pâle.
La machine sur son torse faisait du bruit lorsqu'il respirait.
Caleb resta silencieux, fixant l'homme d'un regard terrifié. Qu'est-ce qu'il lui voulait??
"En tout cas, ton père s'en est pas sortit aussi bien que toi, ça c'est sûr!" Il rit, un son aigu et désagréable, qui résonna dans la pièce.
Son père??
Il sentit de la rage monter à sa tête. Son père. Azariah. Il s'était fait tirer dessus.
"Qu'est-ce ce que vous lui avez fait? Pourquoi vous voulez me tuer!?"
Jezebel ricana, l'air choqué. "Oh, te tuer?? Nooonn, tu t'en souviens vraiment pas, hm?"
Il tapa des mains.
"Bon, passons aux choses sérieuses! Premièrement!"
Il pointa les deux Mages. Ils avaient l'air haut gradés, vu les médailles.
"Tu te souviens d'eux? Gabriel et Raphael? Tes amis, tes potes, chums, amigos?"
Caleb les fixa un instant. Pas du tout.
Jezebel eut un air fière et hautain "Non? Hah, c'est bien ce que je pensais." Puis il rit. "Tu te souviens de moi, au moins, hein Mikhael?"
Caleb gronda. "Le président de la République Québécoise. Jezebel Hyde. Un estie d'incompétent. Et mon nom, c'est Caleb, pas Mikhael, tabarnack!" Siffla-t-il, tirant sur ses liens. Il se sentait étrangement faible. Il n'arrivait pas à les defaires, cette fois-ci.
Jezebel eut un hoquet surpris. "Oh, c'est tout? Mmmhh, je pensais que t'allais dire d'autre chose…" il eut un air triste, portant une main vers sa poitrine. Puis, ses traits se durcirent "Comment oses-tu ne pas te souvenir de moi!!" Cria-t-il, lui assènant une tape à la figure. "J't'ai presque élevé, comme mon fils! Et t'es même pas-" Jezebel soupira, et s'arrêta, portant une main à son front bombé.
Caleb sentit son nez qui commença à saigner. Le sang coula dans sa bouche et sur son menton, des gouttes tombant sur son torse et d'imprégnant dans le tissu de son chandail. Aïe
"Bon. Puisque c'est comme ça, j'vais allumer la machine tout de suite!"
"La machine??"
Il se dirigea vers la porte, et ricana.
"On verra qu'est-ce que t'a à dire après avoir fait un petit tour dans tes souvenirs!"
Il ferma la porte derrière lui, et les deux Mages vinrent derrière lui, pour allumer la machine.
Et d'un coup, la douleur revint.
Ça faisait mal. Comme un fer chaud sur une blessure.
Il n'eut pas le temps de réagir, lorsqu'il fut bombardé d'images.
Rien, que du chaud et du confort.
Sa mère, le regardant d'un air enjouée, les larmes aux yeux.
Des gazouillis de bébé.
Des câlins.
C'était un bébé? Lui, peut-être? Il reconnaissait bien Marie et Azariah, bien qu'il avaient l'air plus jeunes.
Un autre bébé. Une fille.
Des flash de lumière. Il n'arrivait pas à voir.
Lui et l'autre enfant, maintenant plus vieille, jouant dans le salon.
Deux hommes venant essayer de s'emparer de la fille.
Ses parents l'arrachant de leur bras.
Du sang. Des cris.
Les hommes le prenant, et partant avec.
Des cris. Des pleurs.
Et un nom qui ne faisait que se répéter.
Caleb.
Un flash.
La douleur s'atténua, et Caleb inspira d'un coup, sa vision plus claire. Qu'est-ce qui s'était passé..?
Il haleta, et renifla du sang qui lui coulait toujours du nez. Est-ce… est-ce que c'était lui? Quand il était enfant? Pourquoi est-ce qu-
Puis, soudainement, la douleur revint encore, et il cria, ses yeux s'écarquillants.
Ses parents, essayant de leur mieux de rattraper les hommes.
La jeune fille courant vers la voiture.
Un coup de fusil.
La fille tombant, l'oeil en sang.
Des cris, des pleurs.
"MAMAAAN!! PAPAAA!!"
Caleb grogna et hurla, se débattant. Non, non…
La lumière pendue au plafond explosa, des morceaux de verre tombant à terre.
Un homme en habit, aux cheveux noirs, grand et mince.
"Le projet peut commencer à présent."
Des aiguilles. De la douleur.
Des éclairs.
Mikhael est le premier Ange.
Caleb était un Mage.
Des éclairs jaillirent du corps de Caleb, tant qu'il hurlait et gigotait, la bave et ses larmes se mélangeant au sang coulant de son nez à sa bouche. Ses cheveux collaient à son front mouillé de sueur, alors qu'il se débattait dans tous les sens.
Les souvenirs ne faisaient que rentrer les uns après les autres, sans répit ni pause.
Il n'arrivait plus à suivre le fil de ses pensées. Tous les souvenirs se bousculaient dans sa tête.
Pendant des heures et des heures, l'équivalent de 26 ans de souvenirs se propageaient dans son esprit. Ça faisait mal. Ça faisait tellement mal.
Et ce grand homme au milieu de tous les souvenirs, tant que Caleb était confus et submergé, lui, restait stable. Son sourire crochu, la cicatrice sur son visage, le regard de plus en plus fou. La peau pâle et les cheveux noirs.
Puis, une soudaine réalisation, au milieu du chaos de son esprit.
Cet homme qui lui avait injecté de la croatine dans le sang, avec des tatouages. Cet homme qui l'avait torturé et manipulé. Qui lui avait donné ses cicatrices. Qui lui a construit un bras après l'avoir coupé. Cet homme qui avait laissé son père mourir, et avait fait mal à Judith. Jezebel. Jezebel. JEZEBEL!
Il montra les dents, sa mâchoire serrant si fort qu'on aurait cru qu'elle briserait.
C'était lui. C'était de sa faute. Il lui donné ce bras et ces jambes, ces pouvoirs, cette vie pourrie.
Caleb hurla, sa tête poussant le bandeau de cuir accroché à son front, en vain.
Il fallait qu'il sorte. Il n'en voulait plus, de ces souvenirs, de sa vie antérieure. Il ne voulait pas se souvenir des choses horribles qu'il avait fait et vécu, lorsqu'il était un Mage.
Mais pourtant, la machine n'arrêtait pas. Elle continuait de lui brûler les tempes, de lui rentrer des souvenirs horribles dans la cervelle.
Peu importe ce qu'il voulait, ça n'arrêtait pas comme ça.
Après quelques heures de plus, la machine s'arrêta.
Fatigué, il baissa la tête, haletant fort. De grosses gouttes de sueur tombèrent de son front et sur le plancher blanc.
Il n'arrivait plus à penser correctement. Tout se bousculait dans son esprit. Qu'est-ce qui se passait? Qu'est-ce qui s'était passé? Il y avait trop de souvenirs. Trop de douleur. Il n'arrivait plus à penser à son passé, il y avait trop de choses.
La porte s'ouvrit, et Jezebel apparu dans le cadre.
"Oohh, Mikhael!~" fit-il, gallopant vers lui, les pans de sa toge volant derrière lui. "Tu te souviens, maintenant?"
Caleb grogna, levant la tête. Il cracha par terre, un mélange de sang et de bave, et fixa l'homme, le picotement familier des éclairs parcourant son corps, tout comme la rage et la haine soudaine qu'il sentait pour cet homme. Jezebel le prit par le menton, et leva sa tête. "Oohhh, ça fait mal, les souvenirs, hmm?" Siffla-t-il.
"V-va chier…" fit Caleb, les éclairs coulants tout autour de lui.
Jezebel sourit. "Aw. J'aurais pensé que tu serais content de me reconnaître!" Fit-il.
"Bon. J'te laisse un peu plus longtemps ici. Quand t'aura regagné tes esprits, tu pourra recommencer à travailler pour moi, hm?"
Puis il ralluma la machine, même s'il n'y avait plus d'autres souvenirs à donner, et sortit, laissant Caleb seul, à souffrir.
Enfin, presque.
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